Depuis le retour des Talibans en Afghanistan en août 2021, la situation des femmes dans le pays est très préoccupante. L’interprétation rigoriste de la Charia par les Talibans réprime les femmes. Ces dernières ont rapidement perdu toute forme de liberté et de droit, qu’elles avaient pourtant retrouvé en 2001 suite à l’intervention de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) qui avait remplacé les Talibans au pouvoir par un nouveau gouvernement choisi par les États-Unis.
Pourtant cela n’a pas toujours été le cas. Tout d’abord, au début des années 1960 dans un objectif de modernisation et de libéralisation du pays, les Afghanes à Kaboul sont autorisées à pouvoir retirer leur tchador (long tissu laissant le visage découvert, tenu par les mains), elles peuvent s’habiller à « l’Occidental », étudier et travailler comme elles le souhaitent. Des femmes entrent en politique, Kubra Noorzai sera notamment ministre de la Santé publique pendant quatre ans. Les conditions des femmes dans les zones rurales ne seront malheureusement peu différentes qu’auparavant. C’est à partir des années 1990 et la fin de l’Afghanistan soviétique (1973-1992) que la condition des femmes commence à se dégrader, jusqu’à l’effacement des femmes de l’espace public avec l’arrivée de l’émirat islamique, les Talibans, en 1996. Elles n’ont alors plus accès à l’emploi, l’éducation et sont obligées de porter la burqa (vêtement traditionnel pachtoune, long voile couvrant l’intégralité du corps, un grillage dissimulant les yeux) sous peine d’être fouettées si elles s’y refusent.
Depuis le 15 août 2021, les Talibans imposent des lois de plus en plus dures envers les femmes. En trois ans, les Afghanes se sont vu retirer de nombreux droits pour « prévenir du vice et promouvoir la vertu » :
- Le droit à l’éducation après 12 ans (obligation de classes non-mixtes)
- Le droit de travailler et d’enseigner, à l’exception de certains secteurs comme celui du médical (pour soigner les autres femmes) et de la télévision
- Le droit d’accès aux salles de sport
- Le droit d’aller au hammam (bains publics)
- Le droit d’aller dans les parcs et jardins publics
- Le droit de se déplacer et voyager seule (obligation d’être accompagné par un époux, père, frère, fils) et de prendre l’avion
- Le droit d’avoir et de fréquenter un institut de beauté
- Le droit de chanter
- Le droit de lire en public
- Le droit de se parfumer et de se maquiller
- Et le droit de parler dans l’espace public, même entre femmes, depuis octobre 2024
Ainsi, depuis leur retour, ils précarisent les femmes, les punissent sévèrement elles et leurs familles si elles commettent une infraction à la Charia, ils effacent les Afghanes de la société. C’est aussi toute la société afghane qui souffre, environ 70% de la population ne mange pas à leur faim. De plus, le mariage forcé et la vente de petites filles se sont multipliés pour tenter de subvenir aux besoins des familles.
Pour les rares femmes privilégiées qui arrivent à fuir le pays, une décision de justice de l’Union européenne prise en octobre 2024 leur permet dorénavant d’obtenir le statut de réfugiée sur la seule base de leur genre et nationalité. Jusqu’à maintenant, elles devaient prouver qu’elles pouvaient faire l’objet d’actes de persécutions spécifiques en cas de retour en Afghanistan.
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